Les gens disent que je suis froide, distante, et associable, c'est parce qu'ils ne me connaissent pas et qu'il s ne cherchent tout simplement pas a me connaitre. Car ils sont idiots. Assis tranquillement dans ma chaise de cuir, Isaac, l'enfant que j'ai "volé", mais officiellement ses parents sont morts. Quand je l'ai vu, encore un gosse, j'ai eus l'envie de le prendre dans mes bras, ils suffisaient que ses parents tournent le regard pour que je puisse m'exécuter, et c'est ce que j'ai fais. Je ne me suis pas privée, avoir un enfant sans souffrir, sans avoir un ventre de Baleine ou encore une gueule de bois, c'est agréable. Tu profite simplement du gosse, enfin, celui-ci se trouvait devant moi, assis en indien devant la table basse, un jouet dans la main, un seul jouet. C'était le seul qu'il avait, malheureusement. Je devais travailler moi, aujourd'hui, je décidais d'éviter les hauts-placés pour un instant, c'est parce que j'ai peur qu'on ne veuille plus de moi. Ce n'est que de l'intérieur, car ce que je laisse paraître a l'extérieur est beaucoup plus solitaire. On me juge, mais je m'en fiche. Les gens sont idiots, ils aiment. Moi, je n'aime pas, j'observe. Le regard de Isaac se lève doucement vers moi, ses longs cheveux noirs tombant sur ses épaules, mon sourire était disparut, et lorsque je ne souris pas, il finis toujours par me regarder. Je penche mon regard et lui fait un sourire faussement tendre. Ce n'est pas mon gosse, mais je dois dire que je fais tout pour me montrer comme une bonne mère, sans succès. Je me lance d'un bond hors du fauteuil et me dirige vers mon garde-robe, je défait mes cheveux roux qui étaient attachés en un chignon d'un coup de main vif et je m'accoutre de ma tenue de cuir habituelle, je me force pas pour travailler. C'est que les gens me prennent pour mon visage et non pour mes atouts des plus banaux. Je me dirige vers la sortie, mais avant je me stoppe pour déposer un bisous sur le front de mon jeune Homme. Lorsque je me retourne mon sourire deviens absent a nouveau. Un masque si irréelle qu'il en deviens presque une vérité.

J'arrive dans West Side, plus précisément dans les alentours du QG, dans cette rue plutôt vide, c'est la que je "travaille", pour que les gens reçoivent de quoi assouvir leurs pulsions sexuelles, ils doivent chercher, les bras croisés, mon fusil posé sur ma taille, dans une poche en cuir, elle aussi. Cuir, cuir, chaud. Il fait chaud, il fait noir. Je n'aime pas la nuit. J'ai horreur de la nuit. Je regarde autour de moi, personne, mouais. C'est pas super comme soirée, j'vais me brûler le cul a force de rester sur place. Je dois pas rester sur place, justement, sinon je risque de me faire prendre par qui sait, un Hunter ou encore un T-Corp.? Encore qu'ils soient assez imbécile pour débarquer ici. Enfait, ils sont imbéciles, ils l'ont déjà fait. Je tend l'oreille, sur mes gardes. Je suis très calme, enfait, c'est une soirée comme les autres, sauf que la, je suis seule, dans une rue. Je ne le dirais pas de l'extérieur mais j'avoue avoir un peu peur. Rasputin seul sait pourquoi. Je joue avec mes ongles, et me cale dans l'ombre, aux aguets. Vous savez, lorsque vous avez ce sentiment que quelque chose ne tourne pas rond...c'est exactement ce que je ressens, du vide si profond qu'il en est déconcertant. La rue est vide, personne des mes "collègues" n'est la. C'est pas normal, ils sont tous fait la malle, bam, d'un coup. Et moi je suis pas au courant. Merci, les putes. Je me mord la lèvre inférieure et décide de reprendre ma marche. Des bruits. Des bruits de pas. Masculin, je dirais. Je me dirige vers le bruit, j’aperçois un homme, au loin, des cheveux bruns, et il semble parfaitement dans tout ces états. Ce n'est pas normal, d'habitude soient ils sont saouls, soient ils ont un peu fumés du gazons. Je fronce les sourcils et m'approche tranquillement, je sais pas pourquoi, je vais me dévoiler. Parce qu'il a pas l'air bien méchant et qu'il cherche simplement quelqu'un pour se taper la discute en cette soirée parfaitement noire. Parcontre, lui, ne semblait pas dans son élément, quelque chose clochait, l'arc. Un arc. Il n'y a pas d'arc chez les Freedoms. Ce ne sont que des trucs qui font boum, pas zing. Je ne sais pas s'il m'a remarqué mais il est trop tard pour reculer, je m'avance vers lui, une main sur mon arme et pointe son arc:

-C'est quoi? Vous voulez quoi?

Mon regard le fixe, pas mal, malheureusement. Je chasse cette pensée de ma caboche, non, ce n'est pas possible. Je reste a une distance respectable et mon ton était froid sans pour autant agressif. J'ai peur mais je ne le dis pas. Je voudrais m'enfuir mais mes jambes reste collée la. Je suis une femme forte et non une mauviette. Je suis Irina Moscovitch, la Veuve Noire, comme dirais mes amis mutants. Celle qui s'occupe du travail sale des autres.

- Rien que tu ne puisse m'offrir.

Je peux tout offrir, quand je le souhaite. Mais toi, je blaire pas ton visage. Ton trop normal, logiquement on reste amical, entre nous. Je sais qu'il n'est pas du coin, son regard est différent des autres, et il est propre, lui. Pas que je suis crade, moi, loin de la. Il banda son arc vers moi, je ne pus réprimer un regard effrayé. Non, je crois que je sais qui est derrière cela, et j'ai pas envie de revenir. Je suis bien ici, avec mon gosse, et ma maison. La routine, je crois. Les gens viennent me menacer, comme d'habitude, mutant ou sain, personne ne m'apprécie. Un arc. Non mais vraiment, il se prend pour qui, Legolas? Enfin, il était plus beau que Legolas, mais bon il a un arc, aussi. Je sais déjà qu'il ne me veut pas du bien, ou encore moins de mes services de pétasse, dommage pourtant c'est un bien bel homme. Vous n'avez rien vu. Bref, l'idée de devoir me battre contre lui me semblait que trop évidente, j'aime pas vraiment lorsqu'on me pointe une arme, et encore moins lorsqu'on est seul dans une rue, qu'on est le soir et que cet homme n'est pas un de mes "petits potes mutants". Quelque chose me sors de mes pensées de jeune femme, pff, oh non:

- Lâche ton arme.

Il se fout de ma gueule? Genre, t'a un arc pointé vers moi et tu me demande de lâcher mon arme alors qu'elle est pas dans ma main? Vive la logique, je lâche mon arme, elle reste dans ma poche. Imbécile, je lève doucement mes mains et avance d'un pas, confiante. Il va pas tirer, j'ai encore rien fait. Je ne souris pas, je n'ai pas envie de sourire a cet parfait inconnu qui se trouve être du camp opposé. Mais il faut dire que lorsqu'on a habité en Russie, qu'on est Russe et que des régimes tombent tout les jours, on finit par ne plus distinguer le mauvais du bien. Tout est neutre pour moi. Sauf la T-Corp., car s'ils réussissent a m'attraper, non seulement j'ai merder en volant des médicaments, mais en plus parce que je fous les noises en dévoilant des choses aux Freedoms. J'hausse les épaules, ne quittant pas mon regard des siens­. Ne jamais regarder ailleurs. S'il tire, je risque d'en pâtir. Et gravement. Alors je le fixe, contant visuel, et avance encore d'un pas, si j'ai de la chance il va pas tirer, et si j'ai encore plus de chance je risque de pouvoir porter un coup avant qu'il ne s'en rende compte. J'ai un mal de crane horrible, la mutation, j'imagine. C'est vraiment le moment pour brûler de la caboche, hein. Je fronce des sourcils et risque un regard vers l'arc, mes mains sont toujours levées vers le ciel, je lance simplement sur ce qu'on dirait un ton monotone:

-Vous osez vous en prendre a une jeune fille de mon calibre? Vous êtes donc des monstres.

C'est marrant parce que moi aussi avant j'étais un monstre, et s'il en savait ne serait-ce qu'une goutte de ce que je suis, il saurait que je le savait déjà depuis longtemps que la T-Corp. n'était que des gens avares d'argents. Je penche légèrement ma tête sur le coté, je ne sais pas comment cerner ce personnage, je n'ai pas envie de lui faire du mal, étrangement, d'habitude, je me débarrasse d'eux sans un mot, une parole, un souffle. Une balle dans le crane et on marche du chemin opposé comme si de rien était. Mais s'il était accompagné comme certain? Alors ce serait beaucoup plus dangereux, et certainement qu'il n'était pas un novice. J'ai déjà travaillée pour la mafia et connaisse mes capacités en combat assez élevées, sans vouloir me vanter. J'aimerais pouvoir le rendre mal a l'aise, mais on dirait que cela marche pas tres bien comme méthode, il semble plus du genre physique que verbal. Comme moi, enfait. Je n'aime pas parler, sauf que la, quelque chose fait en sorte que tout mes sarcasmes sortent de ma bouche, je souffle:

-Je n'ai rien fait de mal, pourtant. Je reste dans mon coin, je ne vous dérange pas. Je suis une gentille brebis, faible et inoffensive, alors, pourquoi?

J'imite un regard faussement effrayée, différent de celui de tout a l'heure, car celui d'avant était bien réel. Plus un regard implorant de la pitié, je dirais, j'ai horreur de faire ma femme faible, alors que je suis tout le contraire, mais je vais tenter cette carte en premier pour voir sa réaction, car si je tenterais le contraire cela serais beaucoup moins convaincant. Une fille vous donne une raclée et ensuite vous dit qu'elle n'est qu'une pauvre demoiselle? Laissez moi rire, c'est tout simplement futile.

- Je suis pas un monstre, seulement quelqu'un qui n'a pas eu de chance.

Imbécile, laisse moi te prendre les couilles avec une fourchette et jouer avec. Non, sérieux, pas de chance? Il croit vraiment qu'il a pas de chance? Il tue et ce n'est pas un monstre? Laissez donc moi rire. Il n'a pas de chance, il n'a pas de maison, il n'a pas d'argent, j'imagine qu'il doit avoir des amis, il a des gosses. C'est cela, pas avoir de chance, imbécile. Laisse moi t'éventrer, t'arracher les tripes et me faire un collier avec. Tu va comprendre c'est quoi, ne pas avoir de chance. C'est con ce que les gens aiment se plaindre, parfois. J'vais pas dire que je me plains pas, parce que c'est tout a fait le contraire, mais bon. Concours permanent, 24/24h, c'est "Qui a la vie la plus minable?", on devrais en faire une télé-réalité, ce serait tellement crevant de voir les problèmes des autres. Je cligne des yeux, mes pensées sont vraiment étranges quand je me force. Je pense pour tenter d'oublier que ma tactique n'a pas marché, et que c'est nul, mais j'vais devoir utiliser de mes poings. J'ai pas envie, j'vais me briser les ongles et avoir des coupures pendant des jours, vraiment, vraiment trop nul. Mon regard devins alors plus dur, comme si j'avais bien compris que cela ne marchait pas et qu'il allait souffrir s'il ne me laissait pas partir. Des hommes comme lui, avec un peu plus de gras sur le torse, j'en bas tout les jours, alors je verrais pas pourquoi avec lui j'aurais plus de difficulté. J'avance d'un autre pas, plus tendue, cette fois-ci, et surtout mes bras lousses, de chaque coté de mon corps, prête a frapper. C'est la qu'il lance une flèche sur mon fusil, l'envoyant valser un peu plus loin. Je le regarde droit dans les yeux, énervée, j'avance encore d'un autre pas, me rapprochant dangereusement. Je me morde les lèvres. Pourquoi il n'avait pas visé le coeur? C'est plus simple, et rapide, tu t'évite beaucoup de travail qu'en me désarmant simplement. Et c'est pour cette raison que je cesse d'avancer et penche légèrement la tête, curieuse. La curiosité, moi, quand je devais éliminer quelqu'un, je visais la coeur. D'un coup. Pan, et puis plus rien. Tu t'évite beaucoup de blessures. J'suis pas vraiment sentimentale, tout cela pour dire que j'étais curieuse par l'agissement de cet homme, qui me tira justement hors de mes pensées quelques peux morbides:

- Je vais pas t'expliquer pourquoi, je suis pas venu pour taper la conversation.

Oh, vraiment? J'avais pas remarqué. C'est pas comme si les gens veulent se taper la discute avec moi, il préfère taper autre chose, vous voyez? Et deuxio, je crois pas qu'il m'aurait brandit un arc si c'était pour me taper la discute. Enfin il était clair, pour une fois, il voulait pas me détendre, et encore moins me faire du bien. Dommage pour toi mais moi, je suis vilaine quand je veux, je fronce les sourcils, esquisse un léger sourire pendant quelques secondes avant de faire un roulé-boulé sur le coté et d'essayer de prendre son poignet, je murmure:

-Pourquoi t'a pas visé le coeur?

Direct et efficace, je veux des réponses. Cela m'agace de voir qu'il fait exprès de m'humilier pour me sentir VRAIMENT comme une pauvre demoiselle en détresse. Et pourquoi moi je l'avais déjà pas plaqué sur le sol, que je ne lui avait pas encore arraché le coeur comme la pauvre sauvageonne que je suis. C'est énervant, que j'en perd mes moyens, je cherche son regard. Toujours, encore et toujours, le contact visuel. Mon regard n'est pas méchant, il est simplement curieux. Curieux de savoir pourquoi il ne m'avais pas encore transpercé le coeur.
Il m'obligeait donc a vivre dans cet enfers.
Ce qui prouvait donc que c'était un monstre, touché.
Malheureusement.